Article ‘Planète généalogie’

Janyne Paquet (1941-2011)

Dimanche 6 février 2011

Pour une deuxième fois en trop peu de temps, Les Archives du Photographe sont en deuil.

Vous vous souvenez sûrement du photographe, Charles-Henri Leclerc qui nous a quitté le 28 octobre 2010 et dont nous possédons le fonds d’archives.  

http://www.lesarchivesduphotographe.com/?p=268

Cette fois, ce n’est pas un photographe, mais l’une des âmes fondatrice de mon entreprise et plus simplement ma mère, Janyne Lapensée-Paquet qui a rendue l’âme à 8h05, le 6 février dernier à l’hôpital de l’Enfant-Jésus. Elle venait d’avoir 69 ans le 24 novembre 2010.

Janyne n’est pas morte subitement et je ne crois pas qu’elle ait vraiment souffert, du moins je l’espère. En fait, sa disparition, si je peux m’exprimer ainsi, remonte au 7 novembre 2010. La dernière fois que je lui ai parlée, c’était le 4 novembre, journée des funérailles de Charles-Henri, elle était en pleine forme, elle s’en allait s’occuper de sa mère plus tôt cette journée-là, elle la nourrissait à tous les jours, la sortait de temps en temps et ce matin là elle devait être présente pour une piqûre. Le lendemain, je l’ai appelée et mon père a répondu, il lui a passé l’acoustique en me prévenant au préalable qu’elle n’allait pas bien, qu’elle avait possiblement une grippe. Elle avait une voix éteinte, comme quelqu’un très endormi. Le 7 novembre au moment où mon épouse et moi nous apprêtions à quitter la maison pour aller participer à la marche organisée pour l’hôpital de Baie-St-Paul, le téléphone sonna, à l’autre bout mon père était désemparé, il n’arrivait plus à communiquer avec ma mère qui semblait perdue. Elle regardait partout et ne répondait pas quand on lui parlait. Je lui dit appelle l’ambulance, j’arrive. Cinq minutes plus tard, j’entre chez mes parents, ma mère est debout devant la fenêtre du salon et me regarde entrer. Je lui demande si ca va mieux, car papa est inquiet. Elle ne me répond pas et se met à regarder partout. Sur le coup je croyais à quelque chose comme un ACV. Je demande à mon père s’il croit que l’ambulance s’en vient. Il me dit que dans l’exitation il n’a pas pu les appeler, car quelques minutes avant mon arrivée, ma mère cherchait à sortir et il essayait de la tenir loin de la porte. J’ai moi-même appelé l’ambulance qui est arrivé à peine quelques minutes après mon appel. Les ambulanciers se sont dirigés vers l’hôpital de l’Enfant-Jésus. Un neurologue était dans le coin et a tout de suite soupçonné ce qui arrivait à ma mère, malgré la rareté de cette maladie. Les tests commandés sur le champs lui ont confirmé qu’il ne s’était pas trompé. Ma mère a été victime d’une encéphalite herpétique http://www.futura-sciences.com/fr/news/t/genetique-1/d/lencephalite-herpetique-infectieuse-a-egalement-une-origine-genetique_9620/. Si vous préférez, elle a été victime du virus du feu sauvage qui au lieu de se développer sur le bord des lèvres, a trouvé refuge dans son cerveau qui a causé l’encéphalite et amené un autre problème majeur, des crises d’épillepsies, maladie dont elle n’a jamais souffert. Elle a été plongée dans un coma artificiel qui a duré trois semaines car les médicaments n’arrivaient pas à casser les convulsions dont ma mère était maintenant victime des journées entières. Puis cela s’est tassé et le moment du réveil nous rendait nerveux car nous savions qu’elle pouvait garder de graves séquelles de l’événement. Ca aussi s’est confirmé, de son réveil à sa mort, ma mère n’avait aucun souvenir de tous les gens qui l’entouraient et avait perdu toute sa mobilité. Ses trois derniers mois elle est arrivée à prononcer quelques mots, mais pas des phrases, elle essayait, mais oubliait ce qu’elle voulait dire. Elle n’était pas capable de manger car elle n’avalait plus. Ses forces diminuaient surtout dans la semaine qui précédait sa mort. Et puis voilà, transférée aux soins palliatifs, elle s’est éteinte paisiblement.

Janyne et moi à mon anniversaire en 2009

C’est un dur coup pour moi à plus d’un niveau. Ma mère et moi avions beaucoup d’intérêts en commun et aussi des différences. Tout comme moi, elle aimait les antiquités, elles était emballée par mes différentes passions. Au début des années 1990, nous partions tous les dimanches à 4h30 le matin, pour faire des achats au marché aux puces de Sainte-Foy. À cette époque, je collectionnais des caméras dans le but de monter une exposition sur la photographie, celle-ci a durée un été au Moulin Marcoux de Pont-Rouge en 1999. C’est aussi au cours de cette période que nous avons commencé à ramasser des négatifs et autres photos qui allaient donner naissance à l’entreprise les Archives du Photographe. En 1997, je voulais reprendre un studio de photographie sur le point de fermer pour continuer à offrir mes services comme photographe et surtout poursuivre le service à la clientèle du studio. Pour m’aider à réaliser ce projet, ma mère a acquis les négatifs du photographe Lionel Couture, propriétaire du Studio Couture à Saint-Agapit. Très vite, je réalisais qu’il y avait beaucoup plus à faire dans cette nouvelle entreprise. L’étude que je fis des dossiers m’a permis de découvrir des images d’une grande richesse sur le plan historique et patrimonial. Plus j’en trouvais et plus j’avais des projets. Par la suite, ma mère et moi, avons commencé à acquérir d’autres studios et fonds d’images anciennes et les projets ont vu le jour. Tout d’abord, le livre Québec les images témoignent a été réalisé, ensuite j’ai créé la carte généalogique, la carte région, la revue “Le Brin d’Histoire” et bien sûr la carte postale “Collection Art” qui aujourd’hui est l’une de mes plus grande réalisation. Plus de 500 modèles sont présentement vendus chez plusieurs commerçants de Montréal à Tadoussac. La prochaine édition qui sera publiée cette année, va même se retrouver chez nos cousins de la France plus précisément à Paris. Tout cela, grâce à la collaboration de plusieurs personnes, je parle ici de mon épouse qui me pousse souvent à arrêter de parler de mes projets et à les réaliser, c’est en grande partie grâce à mon épouse que vous naviguez présentement sur ce site, c’est elle qui m’a suggéré de le faire et ensemble nous avons suivi des formations pour concrétiser le tout. Mes enfants du plus vieux au plus jeune, m’aident parfois au niveau de mes facings dans les magasins et dans la vente et la préparations lors de ma participation à divers salons. Je pense aussi à mon père qui petit à petit réussit à me faire comprendre que les Archives du Photographe c’est une entreprise et qu’il faut tenir compte des dépenses et revenus liés à l’entreprise, c’est lui qui s’occupe de la paperasse comme on dit. Pour cela il fallait un début à tout, mes idées et avoir les moyens de les rendres possibles, c’est là que ma mère entre en jeu.

Elle gagnait bien sa vie à titre d’agent immobilier pour le courtier La Capitale Select. Elle investissait dans l’entreprise parce que comme moi, elle savait que cette entreprise présentait un grand potentiel. Ironiquement, cette année elle avait décidé qu’elle mettrait un terme à sa carrière d’agent immobilier pour se consacrer à l’entreprise dont elle devait prendre le marché de la Ville de Québec, alors que j’allais développer le marché provincial et celui de la France. Ma mère était une bonne vendeuse, je me souviens du temps où je participais à l’événement “Les Bouquinistes du St-Laurent” sur la Terrasse Dufferin à Québec. Je passais des journées entières sur la terrasse et parfois, mes journées étaient très ordinaires en terme de ventes. Puis elle, elle arrivait sur la terrasse, juste pour venir voir comment cela allait et elle se mettait à vendre aux passants, il lui est déjà arrivé de faire en une seule heure, le double de ce que j’avais fait en une journée. C’est là que nous avions une petite différence, dans son approche avec la clientèle. Tout ceux qui ont fait affaire avec ma mère se souviendront d’elle comme une personne simple, directe, franche, familière et active. Un peu trop pour moi parfois. Habituellement, moi, quand un client s’approche, je l’observe un peu, j’attends pour voir le produit qui va l’intéresser et je vais m’adresser à lui seulement s’il prend le produit dans ses mains, c’est à ce moment que je me sens apte à lui faire des suggestions. Mais pas maman, elle voyait quelqu’un s’approcher, allait elle-même cueuillir quelques cartes et partait les montrer aux clients en disant “regardez ce que mon fils fait, c’est spécial, hein. Y’en a d’autres venez voir …” et elle vendait. Autant je détestais cette approche, autant je devais me la fermer car elle arrivait à convaincre les clients avec une aisance déconcertante.

Elle avait une grande passion pour la généalogie et s’était ouvert un compte sur le site Planète Généalogie. Par le biais de ce site, elle présentait les photos des familles Lapensée, Paquet et autres parents. Elle avait aussi, depuis peu, un site facebook. D’ailleurs, je prépare un article qui devrait parâitre prochainement sur mon site et où il sera question de son père qui a joué un rôle tout aussi important qu’inusité dans l’histoire militaire de notre pays.

Donc, cette semaine je vous présente quelques photos de cette dame, ma mère, à qui je dois la vie et aussi cette entreprise, Les Archives du Photographe.

Maman, je t’aime et te remercie pour tout. Tant que j’aurai une pensée pour toi, tu vivras à jamais dans mon coeur et crois-moi, tu n’es pas prête de mourrir.

Mon père, ma famille et moi profitons aussi de l’occasion pour remercier tout le personnel de l’hôpital de l’Enfant-Jésus qui a fait ce qu’il pouvait pour sauver ma mère. Ils ont été très vigilants et n’ont jamais abandonné. Mon père a même eu cette réflexion, ce n’est pas seulement un métier que ces gens pratiquent mais une vocation.

Jocelyn.

Janyne Lapensée, étudiante

Janyne Lapensée, jeune

Janyne Lapensée et Jean-Yves Paquet, amants

Jean-Yves Paquet et Janyne Lapensée, le jour de leur mariage le 4 aôut 1962